Mars 2021

Portrait de Catherine Bernier : L’oeil derrière la nouvelle vague TUC

TUC New Wave

Texte

Catherine Bernier

Photographie

Jill Cluet & Catherine Bernier

Q&A

Pier-Anne Rouleau

Si vous ne connaissez pas Catherine, vous pourriez très bien l’avoir déjà retrouvée sur l’eau accompagnée de sa planche de surf ou encore avoir lu certains de ses récits BESIDE. Originaire Sainte-Flavie, à la croisée du Bas-Saint-Laurent et de la Gaspésie, Catherine voit la nature - et surtout l’eau - comme une source d’inspiration qui lui permet de rester connectée.

Chez The Unscented Company, nous avons eu la chance de rencontrer Catherine il y a 4 ans. Douce, humaine avec un sens de l’esthétisme et une conscience environnementale, vous comprendrez que le coup de foudre a été immédiat. Tout comme nous, elle se sent privilégiée de faire partie de la nature et elle croit donc qu’il est essentiel d’en prendre soin et de modifier notre style de vie.

Nous avons décidé de vous la présenter, non seulement pour toutes ces raisons, mais puisqu’elle est l’artiste derrière la nouvelle vague TUC que l’on retrouvera dorénavant sur nos contenants. Si vous ne le saviez pas, la montagne que l’on retrouve sur certaines de nos étiquettes se situe dans les Laurentides, il nous fallait donc trouver LA vague canadienne qui saurait rendre hommage à notre identité.

Apprenez-en un peu plus sur Catherine, l’histoire derrière la nouvelle vague et laissez-vous inspirer par sa vision et sa relation avec la nature. 

Photo : Jill Cluet

Peux-tu nous expliquer l'origine de la nouvelle vague TUC? 

À partir du moment où Halina m’a mandaté pour ce projet, j’ai passé une bonne année à expérimenter sporadiquement, différents angles et territoires avant de trouver la vague à l’image de TUC. J’ai l’habitude de traîner ma caméra à chaque fois que je pars surfer. Un soir d’automne, mon copain et moi avons pris la route d’Halifax, vers le South Shore, pour chasser un swell d’ouragan qui prenait place sur la côte. Aux petites heures du matin, nous nous sommes levés dans l’espoir de surfer, mais le vent était encore trop tenace et les vagues plutôt désorganisées, mais ô combien magnifiques. La lumière, l’ambiance et la puissance de l'océan étaient au rendez-vous, en plus de deux surfeurs motivés qui s’étaient joints au tableau. J’ai donc troqué ma session de surf pour une session photo. Je savais déjà que, cette fois, ce serait la bonne!

Comment décrirais-tu ta relation avec l’eau et la nature? 

J’ai eu le privilège de grandir sur le bord du fleuve et aujourd’hui, d’avoir trouvé logis face à l’océan, en Nouvelle-Écosse. Le fleuve et moi avons partagé tous nos états. Mais au-delà de cette proximité à la mer et à ses effluves salés que j’aime profondément, je crois avant tout que l’eau fait partie de nous tous. Physiquement, nous sommes principalement composés d’eau et, si on recule aux balbutiements de l’évolution humaine, nous sommes des microbes marins devenus grands! Ceci dit, nous pouvons toujours revenir à la mer, comme on revient à soi. L’eau est le tissu qui nous rattache à l'entièreté du monde vivant, le fluide qui rend possibles toutes vies sur terre. David Suzuki, dans L’Équilibre Sacré, disait que nous sommes le fruit de l’eau, de l’air, de la lumière et de la terre et que nous sommes intrinsèquement interreliés, sous forme d’un écosystème ingénieusement ficelé. Nul besoin de séparer la nature de l’être humain! De cette manière, prendre soin de soi inclut la notion de prendre soin d’autrui et de la nature. Une philosophie que les premières nations incarnent depuis des millénaires... 

Tu fais référence à la fragilité de l’eau, est-ce ta perspective de surfeuse qui renforce ton désir de la protéger? 

Au creux des vagues, on se sent davantage comme une partie du tout. On réalise toute la puissance de l’océan, y étant confronté, mais aussi l’importance de son équilibre, bouleversé par notre propre présence. C’est un conflit qui peut être difficile à porter, mais qui nous amène à comprendre notre part de responsabilité collective dans l’équation. La bonne nouvelle, c’est que l'éco-anxiété ressentie peut se transformer en une puissante énergie pour passer à l’action, voire réparer les pots cassés! Plus on passe de temps en nature, plus on développe un sentiment d’appartenance et l’envie de protéger ses milieux de vie : sa flore et sa faune, mais aussi ses communautés locales.

En quoi cette perspective de surfeuse te donne une autre vision du monde qui nous entoure? 

Pour plusieurs autres surfeurs/surfeuses, l’océan est une échappatoire au monde domestique, à la pression oppressante du monde du travail et aussi une maison. Il n’est pas surprenant qu’autant de surfeurs s’y dédient corps et âme tant au dévouement de la discipline qu’à la protection de ses espaces. C’est une manière saine, comme d'autres sports en plein air, de renouer avec notre instinct, de résoudre le conflit de séparation avec la nature qui s’est immiscé dans nos sociétés, au fil des derniers siècles.

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 Photo : Catherine Bernier